Comment innover grâce au numérique dans le secteur public ?
Charles Calestroupat pilote l’équipe qui accompagne les clients de Microsoft France dans les secteurs de la santé, du social, de l’éducation, de tous les ministères, des collectivités territoriales ainsi que des opérateurs de mobilité et des entreprises de la défense. La division adresse ainsi environ 25% de la population active française.
Avec le Covid-19, le secteur public français a dû s’adapter pour trouver des solutions innovantes à des problématiques inédites. Quelles leçons peut-on tirer de cette période, et surtout comment peut-on capitaliser sur le potentiel du numérique pour se réinventer et innover ? Charles Calestroupat, Directeur de la Division Secteur Public de Microsoft, a livré son analyse lors d’une interview réalisée par « Acteurs Publics » le 6 juillet 2020. Découvrez ci-dessous les temps forts de cet échange.
Retour sur la crise Covid-19 : quels enseignements peut-on en tirer dans le secteur public ?
Nous avons pu constater une très grande réactivité et agilité de la part des services publics en France. Nous sommes notamment fiers de voir les solutions de Microsoft accompagner certains projets comme :
- Dans le secteur de la santé, la centrale d’achat RESAH qui a aidé à organiser la logistique de la distribution des masques,
- Dans les collectivités, la ville de Suresnes qui a mis en place, en 3 jours, une application de prise de rendez-vous pour gérer la distribution des masques,
- Dans l’éducation, la mise en place de l’apprentissage à distance dans de très nombreux établissements, comme à l’Université Paris Dauphine ou SKEMA Business School.
La technologie a démontré sa robustesse et a permis l’agilité. Il faut désormais accompagner les pratiques managériales pour optimiser encore davantage le télétravail ou la formation à distance.
C’est essentiel puisque beaucoup de professions peuvent télétravailler. Comme Alstom, par exemple, qui a mis toute une équipe d’ingénieurs en télétravail pendant le confinement.
Malgré cette agilité et cette réactivité, un manque a également été mis en évidence au sein de nombreuses organisations : le manque de partage d’informations entre les administrations centrale et territoriale. Ce sujet a notamment été abordé dans votre débat ou encore par la note de l’Institut Montaigne. Il conviendrait en effet d’utiliser le numérique comme un levier pour casser les verticalités au sein de l’administration.
Vous parlez de nouvelles pratiques managériales, comment le numérique peut-il y contribuer ?
Le numérique facilite le partage de l’information, ce qui favorise l’intelligence collective. On pense d’abord au partage de documents, mais il y a aussi tous les outils pour faire remonter et redescendre l’information entre le terrain et le bureau. Ces outils vont permettre de :
- Valoriser l’expertise des agents de terrain et faire remonter les infos plus facilement vers les bureaux
- Offrir aux décideurs une intelligence situationnelle optimum pour prendre les bonnes décisions
- Mettre à disposition les informations des agents de terrain à travers des applications métiers, utilisées sur smartphone ou tablette, parfois crées via des plateformes « low code – no code » par des personnes n’ayant pas forcément de compétences techniques. Une démarche déjà largement adoptée au sein de la SNCF par exemple.
Le numérique permet également de changer la posture des managers et de redonner plus de sens au mot « encadrant ». Grâce aux solutions d’aujourd’hui, l’encadrant peut aider ses équipes à résoudre les problèmes observés tout en leur donnant de l’autonomie. En fixant des objectifs clairs, la présence au bureau des équipes n’est plus un critère obligatoire dans de nombreux cas, puisque le télétravail est rendu possible à travers des solutions cloud de collaboration à distance.
Chez Microsoft par exemple, nous établissons des règles claires sur le télétravail, en donnant notamment un cadre pour l’organisation de nos réunions. Le plus important dans le télétravail, c’est de pouvoir définir des objectifs et mesurer la performance, à défaut de voir la personne travailler physiquement sur le bureau d’à côté.
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Revenons sur « la culture de la donnée partagée » que vous mentionniez. Quels sont les enjeux et impacts ?
L’enjeu, c’est la compétitivité de la France. Le numérique permet de mettre en place des processus de décision plus efficaces et c’est un secteur créateur d’emploi.
Il faut donc avoir les compétences pour saisir ces opportunités. Des compétences techniques bien sûr, pour gérer les projets de données par exemple, et des compétences pour les décideurs.
Et pour que les décideurs puissent défendre les programmes d’innovation et définir les ressources adéquates, ils doivent avant tout maitriser les enjeux. Comprendre la nature des données, la sécurité, les lois en vigueur, et bien sûr les moyens de bien les utiliser afin d’en dégager de la valeur.
Pour faciliter cette compréhension et cette innovation, Microsoft France s’engage dans son rôle de partenaire de l’écosystème numérique et propose de nombreux programmes gratuits :
- Pour les populations techniques, avec Les Ecoles IA avec Simplon pour former des développeurs partout en France, ou avec des cursus gratuits sur Microsoft Learning.
- Pour les décideurs, avec la co-construction d’un programme avec l’INSEAD - pour tous les secteurs, y compris les décideurs du secteur public – ou encore notre participation à #ObjectifIA de l’Institut Montaigne.
Qu’avez-vous mis en place pour favoriser le retour à l’emploi dans le numérique ?
LinkedIn, GitHub et Microsoft se sont associés pour renforcer les compétences de 25 millions de personnes en situation de recherche d’emploi suite à la crise du Covid-19. Une ambition qui s’articule autour de 3 volets :
- La mise à disposition gratuite de contenus de formation
- L’accès à faible coût à des certifications reconnues sur le marché par les employeurs
- Une cartographie des compétences jugées nécessaires sur le marché de l’emploi
Je lance d’ailleurs un appel aux dirigeants du secteur public, avec lesquels je serais ravi d’établir des partenariats afin de mettre en œuvre cette fantastique initiative de Microsoft. N’hésitez pas à me contacter sur LinkedIn pour en discuter !
Pour retrouver l’intégralité de l’interview de Charles Calestroupat sur « Acteurs Publics », CLIQUEZ ICI
Avec la diffusion du numérique, la raison d’être de Microsoft est d’aider nos clients à faire progresser – malgré des moyens toujours plus contraints – le service qu’ils proposent aux 10 millions de voyageurs par jour dans les transports publics ou aux 13 millions de personnes hospitalisées par an. Qu’il s’agisse de suivi d’un dossier médical ou des nouvelles méthodes d’enseignement, l’ambition de Microsoft est d’apporter au secteur public les mêmes services que ceux fournis aux entreprises, avec les mêmes garanties en termes de cybersécurité. Nous voulons mettre à la portée de nos clients les moyens de réaliser leurs ambitions.
Microsoft a une présence renforcée en région afin d’être au plus près de nos clients et partenaires. Nous avons créé en 2018 trois clusters régionaux à Nantes, Toulouse et Lyon ainsi que deux espaces d’open innovation pour infuser l’IA dans les écosystèmes locaux, à Bordeaux et Nantes.
Compte tenu des métiers sensibles que nous adressons, nous avons une expertise particulière en cybersécurité et dans les problématiques liées la souveraineté. Nous nous positionnons comme partenaire de confiance auprès des acteurs institutionnels. Nous proposons depuis mars 2018 d’héberger les données de nos clients en France et avons été les premiers à obtenir la certification d’hébergeur de données de santé en novembre 2018.
Nous fournissons pour ces clients des briques technologiques qui leur permettent d’utiliser la puissance du Cloud et de l’intelligence numérique pour effectuer leur transformation, sans céder leurs données. Nous suivons une logique de co-construction avec nos clients : nous les aidons à trouver les solutions à leurs problématiques, mais ne développons pas de service qui entre en concurrence direct avec leurs métiers.
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