4 tendances du paiement à suivre en 2021
Si la pandémie de Covid a consacré l’ère du paiement sans contact, l’année qui débute pourrait voir s’installer l’instant payment et le paiement via mobile. Et comme souvent, le retail fait office de laboratoire d’innovation.
Le paiement, c’est lorsqu’il sait se faire oublier qu’il est le plus efficace ! Moment à part dans le parcours client, le paiement tend à être de plus en plus dématérialisé, avec le moins de friction possible. Discret donc, mais aussi simple d’accès et sécurisé… En 2021, le paiement innove pour une expérience client la plus douce possible. On fait le point avec Philippe Poirot, Directeur de la Stratégie, Marketing et des Offres du secteur des services financiers.
2020, un changement de paradigme pour le paiement
Avant d’évoquer les tendances à suivre en 2021, faisons un point sur deux nouvelles habitudes de consommation accélérées par la Covid et avec lesquelles il faudra encore compter cette année.
Le sans contact s’impose dans les commerces
La pandémie de Covid-19 a fortement accéléré l’usage du paiement sans contact, quasi généralisé en quelques mois. « Aujourd’hui un paiement par carte sur deux se fait sans contact », souligne Philippe Poirot. Le sans contact s’est imposé, avec des consommateurs qui ont su changer très rapidement leurs habitudes. » Ce nouveau moyen de paiement devient une pratique permanente, notamment grâce au relèvement du plafond de paiement à 50 euros.
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Le paiement en ligne en forte croissance
Confinement oblige, le paiement en ligne s’est fortement développé en 2020. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 452 millions de transactions ont été effectuées en ligne en France rien qu’au 3ème trimestre, pour un chiffre d’affaires total de 26,6 milliards. Soit une croissance de +8,1% par rapport à 2019, souligne la Fevad.
Depuis le mois de janvier, l’augmentation des ventes en ligne des magasins est même 3 fois plus importante que pour la même période en 2019 (+41% vs +13%). C’est dire si le paiement en ligne est désormais un enjeu crucial en termes de sécurisation des transactions en ligne et d’expérience client.
Les acteurs du crédit sont également concernés, à l’image de Younited Crédit, partenaire de Microsoft, qui s’inscrit dans cette tendance forte qui consiste à proposer un paiement en plusieurs fois. Il met au service de plateformes son modèle de B2B2C en proposant une gestion des risques de recouvrement s’appuyant sur ses modèles algorithmiques issus de son activé historique de financement en B2C.
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2021 : de nouvelles normes et de nouveaux services
L’instant payment pour les pressés ou les urgences
Cette solution de paiement a été engagée au niveau de la zone Sepa (qui couvre 34 pays, dont la France). Sa promesse ? Proposer un paiement en moins de 10 secondes. « C’est un paiement immédiat et irrévocable, capé à 15 000 euros. Il concerne à la fois les particuliers et les entreprises, avec de nombreux cas d’usage possibles », souligne l’expert.
Remboursement immédiat dans le domaine de l’assurance, virement entre particuliers, déclenchement de crédit… L’instant payment facilite les transactions et permet de créditer immédiatement le compte destinataire. On estime qu’il pourrait concerner environ 25% des paiements au niveau européen d’ici 2 à 3 ans.<
L’année 2021 sera-t-elle l‘avènement de l’instant paiement ? « Sûrement, si les modalités d’authentification forte exigées par le DSP2 sont intégrées dans une simplification du parcours client. Les enjeux de redirection vers la banque pour l’authentification sont essentiels, le client doit suivre un parcours qui le sécurise », indique Philippe Poirot.
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L’European paiement initiative (EPI) pour harmoniser le marché du paiement européen
Lancée par 16 banques européennes, l’EPI vise à créer un réseau européen de paiement, en développant notamment une carte bancaire et un portefeuille numérique (wallet) utilisables dans toute l’Europe. « C’est une manière de s’affranchir des nombreux skims de paiement européens et américains pour créer un skim unique paneuropéen, analyse Philippe Poirot. Cela signifie que demain, on aura en France des cartes EPI qui remplaceront nos cartes actuelle : Carte Bancaire, Mastercard, Visa … »
L’EPI réunit 16 grandes banques issues d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, de France et des Pays-Bas. En France, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, La Banque Postale et la Société Générale y participent. « Le paiement représente 30% des revenus dans la banque de détails. C’est un enjeu très fort. D’où l’importance pour les banques de conserver cette source de revenus et de se réinventer en permanence pour proposer des solutions de paiements plus faciles à mettre en œuvre. Il s’agit de contrer cette concurrence rude imposées aujourd’hui par les Néobanques et les pur-players paiement. »
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L’heure du paiement sur mobile ?
Avec son wallet européen, l’EPI ouvre la voie au paiement via mobile en Europe. Un enjeu majeur pour les banques alors que les nouveaux acteurs de la fintech se positionnent déjà. « Il y a encore un travail à faire pour intégrer le mobile dans le processus de paiement, notamment en réunissant dans un wallet tous les éléments attenants au paiement (carte de fidélité, de réduction, carte d’embarquement…), souligne Philippe Poirot. Mais on voit bien que pour le particulier, le mobile est le mode de paiement de demain, c’est déjà le cas en Asie. Il s’agit en Europe de développer les usages pour que ceci devienne une réalité. »
Et les projets liés au paiement sur mobile se multiplient, témoignant de la vivacité de cet écosystème en cours de construction qui réunit aussi bien des grandes banques – avec leur propre application de paiement sur mobile – que des start-ups.
Microsoft a d’ailleurs travaillé avec des grandes banques sur ces enjeux, à l’exemple de PayMe développé très rapidement en Asie avec HSBC. Autre exemple en Norvège, avec le partenariat réalisé avec VIPPS qui est devenu aujourd’hui un acteur majeur du paiement sur mobile au niveau national.
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- Le paiement sur mobile pourrait aussi se développer à travers le paiement par lien ou QR code. Conçu pour sécuriser une transaction à distance, le paiement par lien se veut plus léger qu’un virement ou un paiement en ligne via une carte bancaire puisqu’il permet l’envoi de liens de paiement par mail, SMS, WhatsApp… Ce paiement par QR code, déjà très développé en Asie, est aussi une réalité en France, comme on le voit avec SilkPay, un partenaire de Microsoft. Le QR code est en effet très attrayant, de par sa très grande simplicité. De plus, il n’est pas nécessaire d’avoir un site internet, un gros avantage pour les petits commerçants notamments.Au-delà de sa simplicité, le paiement sur mobile bénéficie des dernières technologies d’Intelligence artificielle pour lutter contre la fraude et favoriser une reconnaissance biométrique de l’émetteur du paiement. Biocatch, partenaire de Microsoft, utilise par exemple l’IA pour identifier le pattern d’usage du smartphone de chaque utilisateur, ce qui permet entre autres de lutter contre la fraude lors du vol de mobile. Les services cognitifs de Microsoft Azure permettent aussi à votre doigt ou à votre rétine de payer l’addition en toute sécurité. Selon des prévisions de Juniper Research, la biométrie sur mobile va se développer dans les prochaines années et permettra ainsi d’authentifier l’équivalent de 2,5 trillions de dollars d’ici 2024.
Le bitcoin devient une monnaie (presque) comme les autres
Visa, Paypal, Spotify… Ces entreprises ont toutes en commun d’intégrer le bitcoin dans leur stratégie pour ces prochains mois. Ainsi, Visa s’est associé avec BlockFi pour proposer une nouvelle carte de crédit qui récompensera les achats de ses utilisations en bitcoins. En octobre, Paypal a annoncé que ses clients pourraient payer en Bitcoin (mais aussi en Litecoin et Ethereum, d’autres crypto-monnaies) en 2021.
Et la crypto-monnaie n’en finit pas de monter… Pour la première fois, le prix du bitcoin a dépassé les 40.000 dollars, le 7 janvier 2021. Rien que sur l’année 2020, le bitcoin a gagné +220% en valeur. Alors, nouvelle bulle ou monnaie du futur ? « Les crypto-monnaies sont une tendance lourde qui a émergé il y a à peine une dizaine d’années. De nos jours, elles entrent même dans des bouquets d’asset management. Mais il y a beaucoup de spéculation autour d’elles, tempère Philippe Poirot. Ce qui est certain, c’est que les institutions financières et les Etats s’y intéressent. Les crypto-monnaies souveraines prédomineront-elles face aux crypto-monnaies privées, telle est la question actuelle ?
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