L’intelligence artificielle, la clé des mobilités de demain ?

Temps de lecture : 6 minutes

Le marché de l’automobile se transforme pour devenir un marché des mobilités. Pour cela, l’intelligence artificielle joue un rôle crucial à tous les niveaux, comme nous l’explique Arnaud Putegnat, Senior Industry Solutions Executive chez Microsoft France.

Dans les années 1950, on imaginait que le futur de l’automobile serait dans les airs. 80 ans plus tard, la voiture volante est encore loin d’être une réalité. Et c’est bien sur les routes que l’innovation est à chercher ! Nouvelles sources d’énergies avec la voiture électrique, nouveaux usages avec l’autopartage, nouveaux services avec le véhicule connecté… Tour d’horizon des innovations permises par l’intelligence artificielle dans le secteur de l’automobile.

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L’heure du véhicule connecté a sonné

On n’est pas (encore) dans la voiture voilante que Steven Spielberg avait prédite pour 2015 dans “Retour vers le Futur 2”, mais les choses n’ont pas stagné pour autant. En effet, les voitures embarquent désormais à leur bord de plus en plus de technologies. Capteurs, caméras, lidar… Les véhicules connectés sont déjà une réalité. Des constructeurs comme Renault, Peugeot, BMW, Audi, Volvo ou Tesla proposent déjà des modèles connectés, et de nouveaux services associés.

Mais pour faire émerger ce nouveau marché des mobilités, deux choses sont nécessaires : partager les données entre les différents acteurs et s’appuyer sur l’intelligence artificielle.

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5 nouveaux services permis par l’IA

1. Un transport multimodal sans friction

À l’heure du transport multimodal, les fabricants de voiture deviennent plus que des constructeurs : ils sont aussi des fournisseurs de mobilité. Ces acteurs historiques participent à l’émergence d’un marché de la mobilité, avec la création de nouveaux services pour repenser l’expérience utilisateur.

Demain, il n’y aura plus un interlocuteur pour chaque transport mais un guichet unique, comme le prévoit la loi d’orientation des mobilités. On pourra acheter un seul billet pour prendre différents types de transports : une voiture de location pour se rendre jusqu’à une gare, puis un TGV, et finir son trajet à l’autre bout de la France en louant un vélo ou une trottinette.

Cette transition vers le marché de la mobilité implique le partage de données. Aujourd’hui, le dialogue s’instaure entre les différents acteurs », souligne Arnaud Putegnat. De quoi permettre l’émergence d’une offre MaaS intelligente, notamment en allant vers toujours plus de personnalisation. « L’IA pourra gérer les interactions entre les différents modes de transports, pour assurer l’expérience utilisateur la plus fluide. Et grâce à sa connaissance du client, elle va pouvoir proposer l’offre de transport la plus adaptée », prédit l’expert.

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2. Une analyse de sa conduite et de la maintenance prédictive

Demain, la voiture connectée permettra un suivi sur mesure : de sa conduite, de sa consommation, de l’état de sa voiture… Les données collectées en temps réel dans le véhicule et en dehors (météo, trafic, localisation des bornes de recharge…) feront remonter informations et conseils, via l’application constructeur.

« L’IA pourra analyser votre conduite et donner des conseils pour réduire sa consommation. Elle pourra aussi prédire, de façon très précise, à quel moment faire la révision ou changer une pièce de sa voiture connectée. La révision des 40 000 kilomètres ne sera plus qu’un souvenir », explique Arnaud Putegnat. Certains partenaires de Microsoft travaillent justement sur la maintenance prédictive et la maintenance basée sur l’état reel du vehicule. Signe qui ne trompe pas, tous les constructeurs automobiles truffent leurs véhicules de capteurs pour générer la donnée nécessaire à ce type de nouveaux services.

3. Des services personnalisés pour une meilleure expérience utilisateur

La voiture connectée permet de pousser de plus en plus de services logiciels vers les voitures. « Lors d’un long trajet, ma voiture pourra me proposer des services liés à l’utilisation du véhicule ou à la géolocalisation. Par exemple, un abonnement à un service de streaming ou un “drive to” où j’ai un service dont j’ai besoin. » Vers la bonne station de recharge si j’ai une voiture électrique, vers le garage qui a mon modèle de pneu si mon pneu commence à être à plat… Et, dans le futur, vers un restaurant sur une aire d’autoroute, que j’aurai réservé depuis ma voiture.

4. Une recharge intelligente pour la voiture électrique

« Avec la crise du Covid est venue la notion de responsabilité, observe Arnaud Putegnat. Aujourd’hui, on note une tendance très forte en faveur du transport éco-responsable.” Un nouvel écosystème est à bâtir autour de la voiture électrique. Le marché est en plein essor (croissance de 180% en 2020) mais n’arrivera à maturité que si les services suivent.

Pour les voitures électriques, l’enjeu est la recharge. L’IA pourra signaler quand et où recharger la batterie. Donc planifier une recharge et guider vers la borne la plus proche. « On ne recharge pas sa batterie n’importe quand ! rappelle l’expert. Pour l’optimiser, il y a des moments propices pour la recharger. Cela dépend de plusieurs facteurs : les habitudes de conduite, le niveau de charge, la température extérieure… Avec l’IA, ce timing sera géré de façon personnalisé ».

5. Le développement de l’autopartage

Aujourd’hui, un véhicule particulier est utilisé 7% du temps en moyenne sur une année. « L’autopartage est l’une des grandes tendances de demain. Via une application, on pourra prêter sa voiture en indiquant ses disponibilités. Puis une clé numérique permettra d’ouvrir la voiture. Enfin, l’IA permettra de contrôler le nombre de kilomètres effectués et tous les paramètres du véhicule… ».

Pour les professionnels, l’intelligence artificielle sera en mesure de dire où positionner une voiture ou une flotte, en fonction des données (densité de population, trafic, offre de transports…). « L’IA sera capable de prédire la demande.  Et les professionnels pourront adapter leur offre en conséquence », résume Arnaud Putegnat.

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Quand l’IA prépare l’arrivée de la voiture autonome

Longtemps fantasmée, la voiture autonome est sur les rails. Elle n’arrivera sûrement pas demain… mais peut-être après-demain ! (pas vraiment après-demain mais vous comprenez l’idée). En tout cas, constructeurs et éditeurs de solutions y travaillent en étroite collaboration. Mais avant d’atteindre le niveau 5 et de l’autonomie totale, la voiture autonome doit déjà faire ses preuves en matière de sécurité. C’est là que l’IA intervient.

Des capteurs pour être les yeux et les oreilles de la voiture

L’IA s’appuie sur des capteurs de trois grands types : des caméras (dont des caméras thermiques), des lidars qui permettent de voir dans la nuit et des détecteurs de proximité. Par-dessus cela, l’IA intègre de la reconnaissance d’image. Mais avant de se lancer sur la route, la voiture doit apprendre à reconnaître les situations qui se présentent à elle.

Des scénarios de conduite virtuels pour entraîner les algorithmes

« L’intelligence artificielle est très utilisée dans les scénarios des véhicules autonomes, explique Arnaud Putegnat. Grâce à l’IA, on recrée des environnements virtuels et on voit comment l’algorithme se comporte dans ces environnements. » L’idée est de nourrir les algorithmes de toutes les situations possibles : piéton qui traverse en dehors du passage, feuilles qui tombent sur la route, rond-point mal éclairé, trotinette qui fait n’importe quoi, et en sens inverse en plus… Des millions de combinaisons possibles pour détecter une anomalie de comportement du  de l’algorythme  et la corriger.

Et demain, les infrastructures connectées ?

Cela suppose aussi de partager les données avec la ville. « L’IA sera pertinente si elle partage les données de l’écosystème le plus large possible », prévient Arnaud Putegnat. Ce qui inclut les collectivités, les territoires d’innovations, mais aussi les grands fournisseurs d’infrastructures.
Certains travaillent déjà à la conception de la route connectée, qui fera pleinement partie du futur véhicule autonome. Cette intelligence artificielle déportée permet d’équiper la route de capteurs capables de donner un maximum d’informations aux véhicules autonomes. Ceci dans une optique de sécurité évidemment, mais aussi de fluidité du trafic.

Ces prochaines années, l’IA va amener le véhicule autonome à un niveau d’autonomie jamais atteint. Serez-vous du voyage ?
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FAQ

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

L’intelligence artificielle (IA) est l’ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence.

Que fait une voiture connectée ?

Une voiture connectée embarque plein de capteurs intégrés. Elle s’appuie sur les informations captées dans le véhicule pour proposer de nouveaux services, souvent personnalisés, à l’utilisateur. En fonction de l’utilisation du véhicule, de sa localisation ou de son état (maintenance prédictive).

Comment marche la voiture autonome ?

La voiture autonome prend en charge toutes ou une partie des commandes de conduite. Grâce à ses algorithmes, elle est capable d’évoluer dans un environnement réel et de prendre les décisions de conduite adéquates. Il existe 5 niveaux d’autonomie allant d’aucune délégation de conduite (niveau Zéro), à 100 % (niveau 5).

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Crédit photo : metamorworks / iStock

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