Cenareo : le digital signage à très grande échelle
Gérer des campagnes de communication sur des centaines d’écrans facilement, tout en garantissant leur impact lors de la diffusion. C’est tout l’enjeu de Cenareo, une jeune pousse toulousaine spécialisée dans l’affichage dynamique (ou digital signage), qui fait partie du programme Microsoft for startups.
La révolution numérique a permis aux écrans de devenir partie intégrante de notre quotidien, jusque dans nos commerces de proximité ! Malgré cette démocratisation, un grand nombre d’entre eux sont sous-utilisés. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu’il n’existait jusqu’à maintenant pas de solution technique pour gérer facilement un grand nombre d’écrans à distance et optimiser la diffusion de campagnes publicitaires. Un manque à gagner incontestable auquel il fallait remédier…
Les débuts de Cenareo, ça ressemblait à quoi ?
Tout a commencé par une rencontre. Celle de quatre étudiants – David Keribin, Josselyn Hermitte, Antoine Lubineau et James Packer – au sein d’une école d’ingénieurs à Toulouse, l’ENSEEIHT. Tous très investis dans le monde associatif autour de la vidéo et de l’informatique tout au long de leurs études, ils n’ont qu’une envie une fois leur diplôme en poche : continuer à travailler ensemble en montant un projet entrepreneurial.
Ils fondent alors en 2012 CityMeo, une régie publicitaire dédiée aux petits commerçants. « L’idée, c’était par exemple de mettre un écran dans la boucherie du quartier pour diffuser les publicités des commerces aux alentours », commente David Keribin, co-fondateur et CEO de Cenareo.
De startup week-ends, en pitchs puis au sein du programme d’accélération Le camping à Toulouse, les 4 entrepreneurs développent leur produit : une plateforme de gestion associée à un boîtier low cost appelé « player » pour connecter tout type d’écran à internet et gérer les diffusions. Un algorithme pondère alors le contenu pour le diffuser au bon moment. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, à un détail près. « On n’avait jamais fait d’étude de besoins auprès des petits commerçants », explique David Keribin. Résultat, ils s’aperçoivent que leur solution n’est pas adaptée au marché qu’ils visent, notamment car les petits commerçants ne sont pas prêts à engager les sommes nécessaires à la mise en place de ces campagnes dynamiques.
La chance leur sourit tout de même. « On s’est rendu compte que notre plateforme et le produit pouvaient servir à faire autre chose ! Nous n’avions pas travaillé pour rien… » Explications.
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La chasse aux écrans noirs
« Toutes les entreprises qui disposent déjà de flottes d’écrans, quelle que soit leur taille, rencontrent de gros problèmes pour les gérer. » En effet, les communicants doivent s’occuper de diffuser de très nombreux contenus à la fois sur des réseaux internes (dans les différents locaux de leur entreprise) ainsi que des campagnes publicitaires sur des réseaux externes (écrans publicitaires disposés dans leurs points de vente par exemple). Et pour qu’ils puissent les gérer à distance, ces écrans, parfois très nombreux et disséminés dans le monde entier, doivent être connectés à Internet. Or, cela n’est pas vraiment la norme, puisqu’ils étaient – et sont encore souvent – généralement connectés à un réseau local. Les entrepreneurs y voient une opportunité…
CityMeo devient alors Cenareo (prononcez « scénario ») : une startup tech qui fournit une solution pour piloter de multiples écrans à distance, quel que soit leur nombre.
Outre la mise en ligne de contenus, l’enjeu devient également de « transmettre de l’émotion à travers l’écran », explique David Keribin. Une émotion, qui passe par la mise en contexte des messages. Cenareo tient compte d’un maximum de données environnementales pour diffuser le meilleur message au meilleur moment. Et ce, pour qu’il soit opportun et qu’il engage un acte d’achat.
Quelles sont les solutions apportées par Cenareo ?
Le quatuor dispose déjà d’une révolution : son boîtier, un mini-ordinateur qui tient dans une main et envoyé par courrier aux clients. Une fois reçu, il suffit de le brancher à l’écran pour le connecter à Internet. « La base hardware est un Raspberry Pi sur lequel nous avons parié dès le début, il nous aura fallu 2 ans de R&D pour le transformer en « boitier magique plug & play qui ne tombe jamais en panne » », indique David Keribin. On se passe alors des besoins d’un technicien, tout en garantissant un fonctionnement parfaitement sécurisé, puisque le boîtier ne peut se connecter qu’au serveur de la startup. Cela permet ainsi à des organisations de tous secteurs – nucléaire, banque, assurance – d’utiliser la solution avec confiance.
Associée à une plateforme unique pour créer et gérer les campagnes, la solution récupère ainsi les contenus et les diffuse sur des écrans, quel que soit leur format. La personne qui doit gérer la campagne renseigne simplement quelques critères : horaire, région du monde, type d’écrans, niveau des stocks… Elle peut aussi choisir d’utiliser des flux dynamiques qui changent de manière automatique (météo, trafic routier, réseaux sociaux).
Comment ça marche ?
Concrètement, un algorithme intégré dans chaque boîtier définit le moment opportun pour diffuser des médias. Enrichi de critères renseignés par le communicant via la plateforme, c’est lui qui gère les contenus de manière autonome. Il sait en permanence quels médias sont à disposition et lesquels sont compatibles avec la situation en cours. Il choisit alors à chaque fois ce qu’il est le plus pertinent de jouer. Par exemple, si une publicité concerne des parapluies, il peut choisir de la diffuser lorsqu’il pleut.
La collaboration avec des systèmes externes permet également de personnaliser une campagne en fonction de l’audience. Cenareo collabore par exemple avec Quividi, une startup spécialisés dans la détection faciale. Ainsi, si un écran dispose d’une caméra, l’algorithme de Cenareo récolte les données d’audience (par exemple des données socio-démographiques transmises par le logiciel de détection faciale). Le communicant peut alors personnaliser l’expérience et diffuser un message en fonction de l’âge, du sexe, voire des émotions de l’audience.
« C’est là qu’on tranche vraiment avec ce qui existait auparavant. Une solution classique établit un calendrier et des playlists figées. Avec notre solution, la campagne de communication est gérée de manière dynamique », indique le co-fondateur de Cenareo.
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Et Microsoft dans tout ça ?
« Nous avons fait partie de l’accélérateur Microsoft Ventures en 2015 et avons bénéficié de crédits Azure, nécessaires pour développer rapidement le projet », s’enthousiasme David Keribin.
Par ailleurs, le co-fondateur souligne que la solution Azure de Microsoft est, selon lui, la seule solution viable dans le monde du retail aujourd’hui. « Microsoft a, de manière générale, une très bonne aura dans le secteur. D’ailleurs, d’un point de vue sécurité, c’est lui qui offre le plus de garanties. Microsoft est d’ailleurs implanté dans les entreprises du monde entier. C’est un tiers de confiance pour nous et nos clients ». Cenareo a également choisi Azure pour l’hébergement des données sur les serveurs en Europe.
Aujourd’hui, l’entreprise se considère davantage partenaire que cliente. « Il y a une réelle volonté de la part de Microsoft de faire du business avec des startup et de les accompagner. Concrètement, lorsque nous avons un frein sur un compte client, Microsoft nous vient en aide. Il y a toujours une oreille attentive pour arranger la situation », souligne David Keribin.
Cenareo reçoit également un accompagnement commercial de la part de Microsoft. La solution de la startup est notamment intégrée au centre d’innovation de Microsoft, ce qui lui offre une grande visibilité auprès des milliers de clients venant s’inspirer sur les dernières innovations technologiques pouvant s’adapter à leur métier.
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Cenareo aujourd’hui
Cenareo a bien grandi depuis 2012. La société compte désormais plus de 40 collaborateurs et gère plus de 12 000 écrans dans 32 pays. Parmi ses clients, on compte notamment Etam, Boulanger, Shell, Veolia, Axa… et bien d’autres !
Les solutions n’ont par ailleurs pas fini d’évoluer. Réel avantage compétitif, le boîtier est en effet voué à muter : l’entreprise made in Toulouse a signé plusieurs accords internationaux avec des grands groupes distributeurs d’écrans pour y intégrer directement son algorithme. Cenareo n’a donc pas fini de scénariser nos points de vente, toujours en partenariat avec Microsoft !