IIOT, réalité mixte… les tendances qui vont marquer l’industrie

Temps de lecture : 6 minutes

Le monde industriel se transforme et se restructure autour des nouvelles technologies. Les dernières innovations sont présentées tous les ans à l’occasion de la Foire de Hanovre (Hannover Messe), le plus grand salon de la technologie industrielle au monde. L’occasion de découvrir les tendances qui vont faire bouger le secteur dans les prochaines années.

Tendance 1 : simplifier le déploiement de l’IIoT

L’Internet industriel des objets (IIoT) – c’est-à-dire l’IoT appliqué à l’industrie – permet de fabriquer de façon plus intelligente, plus efficace et plus sûre : détection de dysfonctionnement du matériel, optimisation de la production, accès à l’information en toute autonomie… Le champ d’application est très large et le marché prometteur : selon l’IDC, les revenus du marché européen de l’Internet des objets (IoT) devraient augmenter de 19,8% pour atteindre 171 milliards de dollars en 2019 (dont 25 milliards en France) et 241 milliards de dollars en 2022. Pourtant, aujourd’hui, l’adoption de l’IIoT reste inégale au sein des entreprises dû à la disparité des équipements disponibles sur le marché.

Actuellement, l’IIoT dans les usines est loin d’être homogène : les terminaux et autres équipements sont parfois obsolètes et les communications passent par différents protocoles.

Pour déployer le plein potentiel de l’IIoT, il est donc nécessaire de simplifier la communication entre toutes les technologies existantes. On parle alors d’un IIoT plug and play, permettant de récupérer facilement les informations des devices, mais aussi de simplifier les mécanismes de configuration, d’enregistrement et de gestion des certificats.

Lors de l’événement, les visiteurs ont pu découvrir les accélérateurs de solutions IoT et IIoT de Microsoft. Véritables points de départ pour des projets IoT, ces solutions préconfigurées sont conçues pour faciliter le déploiement de dispositifs implémentant des scénarios IoT courants : supervision à distance, usine connectée, maintenance prédictive, simulation d’appareil… Ils offrent également des outils d’analyse très avancés, pour tirer les meilleures informations possibles de la donnée. Ces accélérateurs de solutions peuvent aussi servir d’outils d’apprentissage : un premier test, avec une solution déjà configurée et simple à mettre en place, avant de concevoir sa propre solution personnalisée.

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Tendance 2 : gérer l’information en local grâce à l’intelligent edge

Avec la multiplication des terminaux connectés, les entreprises collectent toujours plus d’informations. Un déferlement qui les amène à revoir la conception de leurs réseaux et les process d’analyse. Avec l’intelligent edge – c’est-à-dire le stockage ou le traitement des données à proximité de la source qui les a générées – il n’est plus nécessaire de passer par le cloud ou par un serveur privé. Les bénéfices ? Une diminution du trafic sur le réseau et donc moins de latence, davantage d’autonomie, plus de sécurité…

Microsoft propose ainsi Azure IoT Edge, un service managé qui permet de faire tourner le software en local dans l’usine via des passerelles informatiques (gateways – un dispositif permettant de relier deux réseaux informatiques de différente nature).

Un exemple ? Avec Azure IoT Edge, en corrélant les données de vibrations, de voltamétrie ou encore de courant d’une pompe via des capteurs, il est possible de détecter une surtension et de lancer une alerte en local, sans passer par le cloud.

Tendance 3 : mieux sécuriser l’IoT

Après l’effervescence du déploiement des technologies IoT, les entreprises commencent à s’inquiéter de leur sécurité. À l’heure actuelle, du fait de la très grande variété des équipements, les procédures sont encore très hétérogènes.

Comment monitorer les menaces exercées sur les terminaux IoT ?

D’après le cabinet IoT analytics, il pourrait y avoir 21,5 milliards d’objets connectés dans le monde en 2025, pour 5,9 milliards en 2017, hors tablettes, PC, téléphones fixes et smartphones. Multiplication des objets connectés dit multiplication des échanges de données via des réseaux et par conséquent, possibilité de les intercepter. D’après l’entreprise Symantec, les attaques sur ces objets ont augmenté de 600 % entre 2016 et 2017. Dans l’industrie, ces piratages peuvent avoir de sérieuses conséquences.

Aussi, quelques jours avant l’ouverture de la Foire de Hanovre, Microsoft avait annoncé le lancement d’Azure Security Center for IoT. Cette solution donne une vue d’ensemble sur la sécurité de leurs objets connectés. Un lancement qui faisait suite à celui d’Azure Sentinel. Ce SIEM (security information and event management – gestion de la sécurité des informations et des événements) intègre de l’IA pour détecter plus rapidement les menaces, voire les arrêter avant qu’elles n’occasionnent des dommages sur les terminaux. Il s’appuie sur des sniffers. Ces analyseurs de paquets lisent ou enregistrent des données transitant par le biais d’un réseau local non-commuté. Ils surveillent et auditent ce qui se passe sur les terminaux.

Et pour préserver la partie software, la solution Azure for Manufacturing regroupe OPC Vault et OPC Twin. OPC Vault est un micro-service qui fonctionne à la manière d’un coffre-fort et bloque les accès non autorisés. OPC Twin, lui, crée un jumeau numérique du terminal pour que dès son activation, ce dernier soit reconnu par le système et intégré par l’ensemble des mécanismes en cours, dont la cybersécurité.

L’objectif de ces solutions ? Offrir un cadre de confiance aux solutions IoT pour les entreprises, y compris celles dont les données sont les plus sensibles.

Comment l’IA vient-elle disrupter l’industrie ?

Microsoft a annoncé le lancement d’un MOOC décryptant les bénéfices de l’intelligence artificielle dans l’industrie. Organisé avec l’INSEAD, ce module de 8 heures est destiné à aider les industriels à comprendre l’importance de l’IA.

Tendance 4 : miser sur la réalité mixte nouvelle génération

Dans l’industrie, la réalité mixte permet de se former, de s’appuyer sur des maquettes et schémas 3D pour accomplir une tâche ou de collaborer à distance… Avec Remote Assist, disponible sur HoloLens, on peut appeler un expert à distance lors d’une opération de maintenance. Ainsi, les techniciens peuvent aborder chaque étape de la chaîne de production avec un taux d’erreur proche de 0. Une aubaine pour limiter les faux pas et gagner un temps considérable.

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La Foire de Hanovre a été pour les professionnels l’occasion de découvrir la deuxième génération d’HoloLens. Les nouveautés ? Une expérience utilisateur plus immersive, avec un champ de vision deux fois plus grand et des gestes d’interactions plus intuitifs. Le tout avec un confort amélioré par un travail sur l’ergonomie de l’appareil et une meilleure répartition du poids.

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« Les clients utilisant la première version sont très satisfaits de l’application et donc très intéressés par la deuxième génération de notre ordinateur holographique autonome. La réalité mixte et HoloLens leur permettent de mettre en relation les personnes sur le terrain et des experts à distance et de capitaliser ainsi sur des compétences de maintenance et d’analyse qui disparaissent dans l’industrie avec une population vieillissante. Et ces outils modernes permettent aussi d’attirer les plus jeunes ! »

Tendance 5 : uniformiser le langage dans la logistique

Les échanges d’informations en temps réel entre les différents processus de production représentent un enjeu crucial pour les industriels. Mais, aujourd’hui, la diversité des langages rend les démarches complexes.

À l’occasion du salon, les visiteurs ont pu découvrir l’initiative Open Manufacturing Platform. Déployée par BMW et Microsoft elle permet de fluidifier les échanges entre tous les acteurs de la chaîne logistique. Cette plateforme ouverte s’appuie sur Azure IoT, un service cloud qui intègre tout type de signal et y ajoute de l’IA. Il se double également d’un framework en libre accès qui décrit les standards de communication utilisés par le constructeur. Tous les acteurs qui conforment leurs équipements, robots ou petits véhicules autonomes à ces standards peuvent facilement travailler avec BMW. En effet, ils parlent tous la même langue. Le gain ? Du temps pour les développeurs IoT, puisque ce sont des semaines et des semaines d’adaptation des langages qui sont évitées.

Avec ce projet, l’objectif de Microsoft et de BMW est de s’ouvrir à de nouveaux partenaires. Ils seront 6 avant la fin de l’année. Grâce à l’ouverture de la plateforme, c’est une véritable communauté intersectorielle qui devrait se fédérer. Ils disposeront tous d’une architecture de référence en open source, avec des composants basés sur des standards industriels.

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