Intelligence artificielle et intelligence humaine
Améliorer la façon dont humains et machines travaillent ensemble. C’est l’ambition de Microsoft, réaffirmée lors d’un événement à Londres le 12 juillet 2017.
Microsoft y a annoncé la création d’une nouvelle équipe – cent ingénieurs et chercheurs – au sein de son département de recherches en intelligence artificielle, comme le rapporte la MIT technology review. Le but ? Abaisser les barrières et améliorer les synergies entre les personnes ayant jusque-là travaillé séparément sur les différents aspects de l’IA. Il s’agit donc d’un gros investissement sur l’avenir visant à développer des solutions innovantes pour faciliter davantage l’interaction entre les hommes et les machines. D’après Eric Horvitz, directeur de Microsoft Research AI, cette initiative placera Microsoft sur la bonne voie pour comprendre pleinement les mystères de l’intellect humain. Une stratégie ambitieuse et prometteuse de manière à créer une réelle harmonie entre le mode de fonctionnement d’un cerveau humain préalablement étudié et une IA parfaitement optimisée pour interagir avec celui-ci, avec pour objectif une augmentation non négligeable de l’efficacité des utilisateurs dans leur quotidien.
Construire un monde où intelligence artificielle et intelligence humaine coexistent
A l’heure où certains craignent un futur où l’intelligence artificielle les aura dépouillés de leurs emplois et rendu la compétence humaine obsolète, totalement remplacée par un robot intégré dans un corps et doté de conscience, Microsoft cherche au contraire à construire une collaboration productive et efficace, autour de cette conviction : intelligence artificielle et intelligence humaine peuvent coexister et sont même parfaitement complémentaires. La promesse de l’intelligence artificielle est qu’elle serait capable de nombreuses prouesses que le cerveau humain ne peut réaliser seul, en réduisant le temps de traitement de l’information par exemple, ou en réduisant le risque d’une erreur humaine. Au niveau éthique, le métier du salarié serait préservé. Cependant, sa capacité de réflexion dépasserait largement celle des hommes ordinaires, et en termes d’efficacité, ils seraient capables de traiter des milliards de données aussi vite qu’un ordinateur. L’IA serait donc un outil précieux et nécessaire au progrès s’appuyant sur le digital dont les applications diverses se comptent par millions. Un seul homme pourrait donc accomplir le travail de toute une équipe sans difficulté. En limitant la marge laissant place aux erreurs humaines, la qualité du travail réalisé en sera directement impactée.
L’objectif est donc d’atteindre le stade où hommes et machines travailleront ensemble, en parfaite harmonie et par la même occasion effacer cette idée que les machines remplaceront l’ensemble des hommes. C’est pour construire ce monde que la nouvelle équipe IA a été créée.
L’intelligence artificielle pour « combler les trous » de l’intelligence humaine
Cette technologie se présente comme un moyen de connecter directement une IA avec notre cerveau pour qu’il puisse décupler ses capacités de calcul et de traitement au niveau des opérations réalisables par ordinateur. Il s’agit là d’un réel atout permettant à coup sûr de tirer le meilleur des deux partis. Cela permettrait de « combler les trous » de l’intelligence humaine, comme notre faible capacité d’attention ou notre propension à oublier des informations, puisque ce serait une forme d’extension de notre cerveau, indépendante de notre attention, de notre humeur ou de notre niveau de fatigue, capable de traiter une grande quantité d’informations avec une précision et une exactitude redoutables. Une coalition entre intelligences artificielle et humaine, dans laquelle un robot intelligent serait capable de par son algorithme de venir en support au cerveau humain pour les tâches répétitives, ou un simple calcul. Autre application possible : dans le cadre de la médecine, et plus précisément d’un diagnostic, une intelligence artificielle pourrait déceler des problèmes complexes plus rapidement que l’homme. Un outil indispensable pour la médecine qui, de par son progrès naturel, se voit naître un besoin de connaissance des données du patient et de la diversité des différentes pathologies toujours plus grandes.
S’il est, de nos jours, compliqué de saisir pleinement le cheminement de pensée au bout duquel un système de deep learning est arrivé à une décision, Microsoft se donne pour but d’apporter une solution à ce problème épineux, et ainsi réconcilier les personnes les plus réticentes avec les machines dotées d’une IA poussée. En effet, certaines décisions prises par des machines pouvant avoir des conséquences significatives, cette question demeure une source de nervosité. De nombreux experts mettent en doute les capacités de réflexion des machines. Néanmoins, selon Eric Horvitz, cette dernière pourrait s’estomper quand la technologie sera parfaitement démocratisée.