Microsoft et OpenAI : l’intelligence artificielle entre dans une nouvelle ère
Dans les années 1990, le progrès technologique fait un bond en avant avec l’apparition de l’intelligence artificielle (IA). L’IA permet alors de développer des machines intelligentes dont les capacités en matière de prédiction et d’analyse décisionnelle peuvent surpasser celles de l’Homme.
Quelques décennies plus tard, l’IA entre dans une nouvelle dimension. Elle est désormais capable de générer des mots, des images et des contenus auditifs qui révolutionnent la manière dont travaillent les industries. C’est ce qu’on appelle « l’IA générative ». Dans un monde toujours plus connecté, l’émergence de cette nouvelle génération d’IA ne doit rien au hasard : elle confirme le rôle clé que joue une telle technologie dans la transformation des organisations et l’importance de l’intégrer largement aux outils de production et de travail.
Une ambition forte que soutiennent justement Microsoft et OpenAI au travers de leur collaboration. L’objectif ? Donner aux entreprises les moyens de créer (encore plus) de valeur. Xavier Perret et Philippe Limantour, respectivement Directeur Azure et Chief Technology & Cybersecurity Officer au sein de Microsoft France, reviennent sur ce partenariat hautement technologique.
- Les enjeux du partenariat
- Comment l’IA et l’IA générative intensifient l’expérience des organisations
Les enjeux du partenariat
Embarquer les services et modèles d’IA générative développés par OpenAI dans l’environnement Microsoft, tel est l’enjeu du partenariat initié entre les deux acteurs voilà maintenant plusieurs années. « L’IA fait d’ores et déjà partie de l’approche technologique que nous proposons chez Microsoft » souligne Xavier Perret, « la nouveauté réside dans notre capacité à intégrer les applications d’OpenAI à l’ensemble de nos outils. En outre, tous les développements portés par OpenAI reposent dorénavant sur le cloud Azure ».
Dans les faits, quatre programmes d’IA générative conçus par OpenAI sont d’ores et déjà implémentés dans l’environnement Microsoft. Il s’agit de GPT‑4, un modèle multimodal de langage textuel, Codex, un modèle capable de traduire le langage naturel en langage informatique, et DALL‑E, dont la technologie offre la possibilité de générer des images à partir de données textuelles. Enfin, ChatGPT, la plateforme conversationnelle que l’on ne présente plus, complète l’arsenal.
Comment l’IA et l’IA générative intensifient l’expérience des organisations
Quand les outils deviennent de véritables copilotes
« Ces services sont intégrés au fur et à mesure à nos applications, à l’instar de Bing dont la nouvelle version repose sur ChatGPT ainsi que sur nos propres modèles de données et d’IA » détaille Xavier Perret, qui insiste sur la valeur ajoutée de cette combinaison de modèles. Mais ce n’est pas tout : le nouveau Bing est conçu de telle façon qu’il peut interroger des sources à jour – comme les réseaux sociaux – et non pas uniquement la mémoire du modèle d’IA sur lequel elle est construite. « Cela amplifie l’expérience initiale de ChatGPT » se réjouit Philippe Limantour et fait passer Bing du statut de moteur de recherche à celui de « copilote pour le Web ».
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La solution Microsoft 365 Copilot est également le fruit de la collaboration entre Microsoft et OpenAI. L’idée ici est de proposer une expérience réinventée de la suite Microsoft, au travers de fonctionnalités conversationnelles qui donnent aux utilisateurs les moyens d’être plus productifs et créatifs. Modélisation de fonctions dans Excel, suggestion de réponses dans Outlook, chapitrage de conversations et génération de comptes-rendus automatiques dans Teams… Là encore, l’application joue un rôle de copilote à part entière.
Microsoft Security Copilot infuse, lui, la puissance de l’IA à la cyberdéfense. « Trop souvent, les professionnels de la cybersécurité mènent une bataille inégale contre des attaquants implacables et sophistiqués », déclare Vasu Jakkal, vice-présidente, Microsoft Security. « Security Copilot est le premier et le seul produit de sécurité à base d’IA générative permettant aux défenseurs de progresser à la vitesse et à l’échelle de l’IA. » Un outil indispensable, qui apporte un sens aux renseignements sur les menaces, aide les équipes de sécurité à voir à travers le bruit du web et à identifier les activités malveillantes.
Les applications métiers, du CRM à l’ERP, ne sont pas en reste. Microsoft Dynamics 365 Copilot introduit la prochaine génération d’IA et du traitement du langage naturel (NLP) à tous les étages de l’entreprise. Marketing, sales, chaine logistique, opérations… Microsoft Dynamics 365 Copilot épaule les équipes en leur poussant des informations ou suggestions lors d’interactions avec les clients ou tout au long du cycle de vente. Un outil puissant d’aide à la décision et à l’action, améliorant l’expérience client et employé comme l’efficacité opérationnelle.
Azure OpenAI Service : miser sur des modèles génératifs puissants
Autre innovation marquante de ce partenariat : le déploiement d’Azure OpenAI Service. « Nous souhaitons que chaque application, chaque processus des organisations puissent être infusés par l’IA et l’IA générative via Azure OpenAI Service » explique Xavier Perret. C’est chose faite puisque Azure OpenAI Service adresse de nombreux cas d’usage – comme la transcription en texte de données issues du langage naturel, la création de chatbots, ou l’aide à la rédaction – grâce à des modèles d’IA de grande envergure, entraînés et personnalisables.
Multilingues, ces modèles génératifs sont suffisamment puissants pour couvrir plusieurs cas d’usage « à l’aide d’une seule et même commande » indique Philippe Limantour. À ceci s’ajoute la mise à disposition d’un « terrain de jeu » intégré à l’application : « Nos clients sont en mesure d’enrichir les modèles Azure OpenAI Service avec leurs propres sources de données et de les requêter depuis leur environnement d’entreprise ».
Comme Sodexo qui expérimente la puissance du service Azure Open AI pour étendre ses capacités de traitement du langage naturel. Sodexo extraie des informations commerciales clé à partir de corpus de textes vastes et variés. « Nous avons constaté que cette technologie était très efficace dans les cas de données étiquetés comme non étiquetés. En outre, l’approche de l’apprentissage par étapes nous a permis d’obtenir des résultats de classification impressionnants en n’utilisant qu’une petite quantité de données étiquetées, affirme Vincent Recamier, Lead Data Scientist chez Sodexo. Même dans des ensembles de données NLP complexes où aucune étiquette n’était disponible, nous avons été en mesure d’extraire des informations commerciales exploitables. Nous apprécions la simplicité et la fiabilité des engagements d’IA d’Azure Open AI qui nous ont permis d’utiliser en toute confiance les principaux modèles GPT‑3 dans notre travail. »
L’IA oui, mais une IA responsable
« Les entreprises ont réellement les moyens de se différencier grâce à de telles applications » confie Xavier Perret. À une condition néanmoins : il est indispensable de concevoir une IA fiable, sécurisée et éthique, complète Philippe Limantour. « Microsoft développe en ce sens, et depuis plusieurs années, des frameworks destinés à protéger les données de nos clients et à favoriser un usage responsable de l’IA » précise-t-il. Les modèles génératifs présents dans Azure OpenAI Service sont donc nativement sécurisés et développés en tenant compte de ces exigences.
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Quant aux modèles créés par les organisations, ceux-ci ne sont pas accessibles ni ne peuvent être utilisés en-dehors de l’environnement de l’entreprise. « Les données de nos clients ne sont en aucun cas utilisées pour alimenter les modèles d’IA préexistants dans Azure OpenAI Service. Elles sont par ailleurs protégées et encadrées par des systèmes de chiffrement et de contrôle d’accès ». En outre, Microsoft accompagne la prise en main de ces technologies au travers d’outils et de formations permettant aux entreprises de « mieux piloter leurs cas d’usage et de comprendre en quoi leur responsabilité peut être engagée ».
Si la montée en puissance et l’adoption de l’IA ne peuvent se faire que dans le cadre d’une démarche responsable, cette technologie doit aussi être utilisée de la bonne manière afin de répondre pleinement aux besoins des entreprises : « La vraie valeur de l’IA réside dans la manière dont elle est exploitée », insistent Xavier Perret et Philippe Limantour. « Il faut l’utiliser là où ça fait sens, en définissant les bons modèles pour les bons cas d’usage ».