Santé connectée : les chiffres-clés
La santé connectée se développe à grande vitesse. Mais peut-on parler de cybersanté ? Où en est-on véritablement en France et dans le monde ? Et quelles sont les perspectives pour les années à venir ? 4 chiffres pour mieux cerner ce secteur en pleine mutation.
161 millions d’appareils connectés en 2020
En 2016, 73 millions d’appareils de santé étaient connectés à travers le monde. En 2020, ils seront 161 millions, selon une étude de Grand View Research. La croissance sera principalement portée par 3 tendances : la hausse de la moyenne d’âge de la population mondiale, la prévalence dans certains pays de maladies nécessitant un suivi régulier (comme le diabète) et la demande croissante de solutions de remise en forme quantifiables.
L’Internet des objets (IoT) appliqué à la santé est aujourd’hui dominé par les wearables (bracelets, montres ou tout vêtement connecté), qui représentaient en 2015 60 % du marché des appareils médicaux connectés.
Plus spécifiquement, les dispositifs liés à la surveillance des patients en temps réel devraient connaître une croissance rapide avec une demande particulière pour les capteurs implantés, selon l’étude.
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Santé connectée: bientôt 4 milliards d’euros en France
Estimé à 2,7 milliards d’euros en 2014, le marché hexagonal pourrait atteindre 4 milliards d’euros en 2020, selon une étude de Xerfi. Au niveau mondial, ce marché atteignait déjà quelque 94 milliards de dollars en 2014.
Et avec 1,4 milliard de dollars d’investissements dans la e‑santé au seul premier trimestre 2016, la croissance continue d’être soutenue. Des investissements qui devraient croître jusqu’à atteindre près de 410 milliards de dollars en 2022, et qui cibleront principalement les dispositifs IoT et les logiciels, mais également le cloud médical voire… l’impression 3D spécialisée.
Les données des patients partagées dans 70 % des cas
70 % des établissements français récoltant des données de santé interrogés par Accenture les partagent en interne, dans le but d’améliorer les protocoles de soins et les résultats cliniques. Seule la moitié des institutions partagent cette data avec d’autres établissements, y compris les autorités de santé publique. Un faible niveau d’échange qui pose question, à l’heure du dossier médical personnalisé.
78 % des Français favorables au partage de données de santé
Comment le champ des possibles de la santé connectée est-il perçu ? Selon une enquête d’Ipsos, 78% des Français sont d’accord pour partager leurs données avec l’ensemble des professionnels de santé qui les suivent. Ils sont également 44 % à accepter de rendre accessibles leurs données collectées sur des objets connectés. Une majorité de Français se dit également prête à utiliser des applications connectées :
- Pour permettre la collecte à distance et l’interprétation des données de santé par le médecin traitant (64 %) ;
- Pour améliorer l’observance thérapeutique à travers le rappel de prise de traitement (52 %) ; Ou pour un simple suivi des données médicales (56 %).
Aujourd’hui, 17 % des Français utilisent des applications e‑santé, principalement pour contrôler leur alimentation ou surveiller leur activité physique.
Les freins à la généralisation : manque d’interconnexions et sécurité des données
Quels sont les éléments qui peuvent bloquer la diffusion de la santé connectée ? Au niveau mondial, le manque d’interconnexions des systèmes informatiques explique en grande partie le partage parcellaire d’informations sur les patients. Mais les craintes sur la sécurisation des réseaux de l’IoT et la protection de la vie privée sont aussi des freins majeurs de l’avis des praticiens interrogés par Accenture. Des craintes compréhensibles avec l’explosion des cas de ransomwares visant les systèmes de santé.