Inclusion scolaire : comment le numérique privilégie l’inclusion en classe ?
Pour favoriser l’inclusion scolaire, les environnements numériques ont beaucoup à apporter. Encore faut-il les connaître et les comprendre.
Inclusion scolaire des enfants à difficulté
Depuis la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, parfois dite loi “handicap”, tout enfant ou adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé a le droit de s’inscrire dans l’école de son quartier. La loi garantit ainsi une véritable “existence scolaire” pour ces élèves à besoins particuliers. Cette loi étudie également les conditions de bonnes mises en œuvre de ces enjeux d’inclusion scolaire.
Il est prévu que les élèves à besoins particuliers puissent bénéficier d’une aide technique, comme un ordinateur ou tablette. Pourtant, alors que durant la pandémie l’école hybride devenait monnaie courante, certaines difficultés d’inclusion sont devenues plus prégnantes. « Du côté des enseignants comme des élèves, ils n’étaient pas préparés à l’utilisation de ces outils collaboratifs. », rapporte Philippe Trotin, Directeur Inclusion et Accessibilité Numérique de Microsoft.
Comment favoriser l’inclusion scolaire et l’accessibilité aux outils numériques par les élèves ayant des besoins particuliers ? Analyse.
L’inclusion scolaire, un échange entre enseignants et élèves
La première pierre à l’édifice de l’inclusion scolaire, selon Philippe Trotin, sur un constat. L’éducation est le fruit d’un échange entre enseignants et élèves. Pour conserver ce lien et garantir l’égalité scolaire, le professeur doit s’assurer qu’il communique de manière inclusive et que tous ses contenus soient accessibles.
Pour vérifier la bonne accessibilité des contenus, Microsoft a prévu des outils natifs. Dans Office 365, un outil permet de vérifier l’accessibilité d’un document comme par exemple le contraste des textes . En effet, si celui-ci est trop faible, l’information sera difficile d’accès aux élèves malvoyants. De même, des images non décrites ou des tableaux contenant des cellules fusionnées seront inaccessibles pour les personnes non-voyantes. « Pour être accessible, un tableau doit être homogène du début à la fin. », explique Philippe Trotin de ces règles à connaître pour les enseignants. Avant de les soumettre à sa classe, le professeur pourra ainsi vérifier ses documents Word ou Powerpoint à la façon d’un correcteur orthographique et bénéficier de recommandations pour améliorer l’accessibilité.
Un travail certes plus exigeant pour les professeurs mais dans lequel ils peuvent être assistés par l’environnement numérique. Par exemple, l’outil de sous-titres automatiques peut être appliqué aux présentations Powerpoint. Une façon de rendre accessible ses présentations aux élèves malentendants mais aussi allophones. Grâce à la traduction automatique, on pourra dans un premier temps mettre les sous-titres dans leur langue maternelle.
La dictée automatique permet également aux enseignants de prévoir un support pour les élèves, notamment malentendants. « Lorsqu’on présente un cours, on a un tableau à disposition, ce qui permet de présenter les informations sans support très structurés”, explique Philippe Trotin. “Pour une présentation à distance, il est davantage nécessaire d’avoir une présentation bien construite. »
L’autonomie par le numérique pour créer l’inclusion des élèves
Les outils à disposition ont pour objectif de rendre les élèves plus autonomes – et donc de soulager les enseignants. Par exemple, l’outil de lecture immersive intégré à la plateforme One Note, plateforme de prise de notes privilégiée dans les milieux éducatifs. Grâce à cet outil, l’élève peut avoir accès à un texte selon l’affichage de son choix, bénéficier d’une lecture à voix haute, voire même obtenir des indicateurs de grammaire, avec les noms, verbes et adjectifs colorisés. Une fonctionnalité particulièrement utile pour les élèves atteints de troubles dyslexiques. L’élève peut ensuite s’entraîner à lire à voix haute devant son écran et s’enregistrer. Le contenu du cours leur est ainsi plus accessible, favorisant ainsi l’inclusion scolaire.
Reading Coach, un nouvel outil tout juste déployé, permet d’évaluer cette lecture grâce à l’intelligence artificielle. Elle souligne ainsi les difficultés de prononciation ou autres signes d’une lecture mal maîtrisée. L’enseignant, s’il le souhaite, pourra utiliser cet outil pour amener les élèves à s’entraîner. Il sera ainsi en mesure d’identifier les difficultés et suivre les progrès. « Il est difficile pour les enseignants de faire du sur-mesure. Ces moments de lecture sont des moments individuels pris sur le temps commun. Grâce à cet outil, l’élève peut s’entraîner en toute autonomie », souligne Philippe Trotin.
Comprendre les besoins particuliers en formant les équipes encadrantes au numérique
La technologie est au point. Il est désormais essentiel de former les équipes enseignantes et administratives. « La première réaction est souvent la crainte face au nombre d’outils. Certains enseignants ont une solide culture digitale mais ce n’est pas le cas de tous », continue Philippe Trotin. Microsoft fait ainsi de la sensibilisation dans les écoles et auprès d’institut comme l’INSHEA, chargé de former les enseignants à la prise en compte des élèves à besoins particuliers.
Afin de coller au plus près du terrain, les professeurs sont intégrés dans le processus de recherche et développement, détaille le directeur accessibilité. « Les enseignants viennent tester les solutions. Ils collaborent, testent les outils dans leurs pratiques et font des retours. On travaille aussi avec des professionnels, comme des orthophonistes recrutés par Microsoft pour développer l’outil de lecture immersive.
Une sensibilisation qui permet une adaptation facile des élèves à besoins particuliers dans des environnements ordinaires. « L’inclusion et le fait d’adresser la différence permet de sensibiliser les enfants aux situations de handicap dès le plus jeune âge », conclut Philippe Trotin. Un apprentissage qui les suivra tout au long de la vie et qui permet aux enfants de comprendre et accepter les besoins particuliers sans effort ni jugement. Pour le bien de tous.