Infobésité en entreprises, 5 raisons de la combattre…et 5 clés pour y parvenir
Hyperconnectés, mais surtout submergés… De nombreux salariés se trouvent engloutis par une profusion d’informations et de sollicitations. À tel point que l’accumulation de courriers électroniques est devenue la principale source de stress pour les travailleurs, d’après un rapport récemment publié par le Centre d’analyse stratégique (CAS). Et cela n’est pas surprenant : les Français consacrent l’équivalent de 99 jours par an à les lire et à les traiter !
L’infobésité rythme nos existences et le quotidien des entreprises depuis de nombreuses années. Nous recevons une quantité d’informations supérieure à notre capacité de traitement, ce qui porte préjudice à notre activité professionnelle. Ce phénomène s’est intensifié avec l’avènement des solutions mobiles et de l’hyperconnexion : le flux est devenu si conséquent que nous n’arrivons plus à hiérarchiser les données que nous recevons. Quels sont les effets de l’infobésité sur notre santé et nos performances ? Comment combattre ses dangers potentiels ?
Au sommaire :
Les dangers de l’infobésité
1. Le risque de saturation
Les principaux responsables de l’infobésité, ce sont les outils que nous utilisons au quotidien dans le cadre professionnel : courrier électronique, SMS, messagerie instantanée, intranet, réseau professionnel d’entreprise… Nous recevons ainsi plusieurs dizaines voir centaines de sollicitations par jour. Et à chaque fois que nous sommes interrompus, il nous faut plus d’une minute pour reprendre le fil de notre pensée. La perte de temps est donc considérable.
Pour faire face à cela, nombreux sont ceux qui optent pour le multitasking — pratique qui consiste à effectuer plusieurs tâches de manière simultanée, comme écrire un email tout en échangeant au téléphone par exemple. Souvent valorisée au sein de l’entreprise, cette mauvaise habitude réduit les performances et épuise ses adeptes. En effet, les multi-tâcheurs mémorisent moins bien que les autres et multiplient les risques d’erreur.
2. La paralysie décisionnelle
Nous sommes constamment noyés dans une masse d’informations qui attendent d’être traitées. Au lieu de nous permettre de faire des choix éclairés, l’excès de matière étouffe nos processus de décision. L’infobésité provoque une surcharge cognitive qui se matérialise par une forme de tétanie : nous sommes paralysés par le trop-plein d’information.
Indécision, peur du risque… les manifestations peuvent être nombreuses et sont la conséquence bien réelle de cette pathologie.
3. L’émergence du blurring, zone grise entre vie professionnelle et personnelle
Par peur d’être jugés négativement ou parce qu’ils sont incapables de laisser leur vie professionnelle au bureau, de nombreux travailleurs restent connectés en permanence.
84% des salariés consultent leurs emails professionnels en dehors des heures de travail, selon une enquête Adobe. Et plus de la moitié continue pendant ses vacances !
Toujours sur le qui-vive,
4. La dégradation du sommeil
Au risque d’écourter ses nuits, un Français sur deux dort avec son smartphone allumé à proximité du lit, d’après une étude Opinion Way. Dans ces conditions, difficile de résister à l’appel du vibreur ou à l’email nocturne d’un collègue. Or la présence du téléphone ou de l’ordinateur dans la chambre nuit à la qualité du sommeil et engendre une perte de performance et d’énergie. Le résultat, c’est que la moitié des travailleurs avoue faire des erreurs à cause de la fatigue engendrée par le manque de sommeil.
5. La souffrance au travail
L’infobésité est une pathologie qui peut engendrer une véritable souffrance au quotidien. 74% des Français éprouvent du stress face aux sollicitations incessantes des appareils numériques. Les trois quarts des managers ont le sentiment d’être pris dans une urgence généralisée et pensent que cette situation ne peut qu’empirer.
Lorsqu’un salarié se sent submergé par le flot d’informations qui se déverse en continu, il entre en phase de stress qui peut se manifester par une angoisse constante, une inquiétude, un sentiment de frustration, d’impuissance, voire de culpabilité.
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Combattre l’infobésité, c’est possible !
Les conséquences de l’infobésité sont nombreuses et portent atteinte au bien-être des salariés, comme à la performance des organisations.
Comment en venir à bout ? La réponse est simple : en améliorant la communication au sein de l’entreprise.
La bonne nouvelle, c’est que des actions simples peuvent vous permettre de reprendre le contrôle.
1. Abandonner l’idée d’exhaustivité
Dans un monde surinformé, prétendre tout savoir et tout comprendre en temps réel est une utopie. Pour sortir de l’infobésité qui nous rend malades, il faut abandonner l’idée d’exhaustivité. Accepter qu’il n’est pas possible de tout voir et de tout traiter est un premier pas vers la guérison. Limiter les sources d’information, c’est mieux comprendre et mieux traiter les messages que nous recevons.
2. Se mettre au régime
Et si la solution se trouvait dans la diététique informationnelle ? Concrètement, il s’agit de limiter le nombre de canaux entrants en sélectionnant soigneusement les applications et les réseaux sociaux que nous utilisons.
Afin de ne pas être tout le temps interrompu dans votre travail, priorisez ce qui est urgent et laissez de côté ce qui n’est pas utile. Instaurez par exemple des créneaux pour lire vos emails, en vous limitant à trois moments par jour. Et en dehors de ces plages de lecture, désactivez les notifications qui peuvent vous faire perdre du temps !
3. Favoriser les solutions intégrées
Documents, messageries, appels, chat, agenda… Et si toutes les infos dont vous avez besoin se trouvaient à un seul et même endroit ? C’est la promesse des outils de solutions intégrées comme l’application Teams de Microsoft 365. Grâce au partage des documents et au chat intégré, vous pouvez dialoguer et travailler de manière collaborative avec vos collègues. Plus besoin de vous connecter à plusieurs applications ou de rester scotché à votre boîte mail c’est aussi ça le futur du travail.
Lire aussi Découvrez comment Engie a mis en place Teams
4. Instaurer des moments de déconnexion
Un tiers des cadres Français se déconnecte rarement — voire jamais — en dehors de son temps de travail, d’après le Crédoc. Cette situation a des conséquences graves : plus de la moitié voit sa vie privée perturbée par son emploi.
Depuis le 1er janvier 2017, les entreprises dotées d’un délégué syndical doivent inclure le droit à la déconnexion dans la négociation annuelle.
Concrètement, l’accord collectif peut prévoir le droit pour le salarié de ne pas répondre aux sollicitations professionnelles en dehors de son temps de travail. Des entreprises optent également pour la mise en veille des serveurs de messagerie le soir et le week-end.
5. Privilégier les échanges IRL
Selon l’Orse, 38% des utilisateurs reçoivent plus de 100 messages par jour. Une quantité excessive qui a un effet dévastateur pour les travailleurs et les organisations ! Afin de privilégier les échanges IRL (« In Real Life », c’est-à-dire dans la vie) et réintroduire le dialogue en face à face entre collaborateurs, des entreprises instaurent des journées sans email.
Savez-vous que 93% de la compréhension d’un message passe par le visuel et le son et seulement 7% par le texte ? Échanger par écrans interposés peut engendrer des erreurs et des incompréhensions. Pour les éviter, proposez à vos collègues de vous retrouver quelques minutes. Un rendez-vous bien mené vous évitera des dizaines d’emails reçus et envoyés.
Certaines des informations ci-dessus sont tirées d’une étude sur l’infobésité réalisée par Engie et d’un entretien réalisé avec Mohamed Benkhodja, Digital Day to Day Program Manager chez Engie
Questions Fréquentes
Qu’est-ce que l’infobésité ?
L’infobésité a été théorisée au début des années 1960 par l’économiste américain Bertram Myron Gross et décrit la surcharge informationnelle qui provoque un sentiment de dépassement chez de nombreux salariés.
Comment adopter le travail collaboratif pour lutter contre l’infobésité
Quels risques engendre l’infobésité ?
L’infobésité créé plusieurs problèmes chez les salariés et notamment :
1. La saturation dans le traitement des tâches.
2. La paralysie décisionnelle
3. L’émergence d’un zone grise entre vie professionnelle et personnelle
4. La dégradation du sommeil
5. La souffrance au travail
Les outils à utiliser pour lutter contre l’infobésité
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