Ligue de Football Professionnel : « Microsoft, colonne vertébrale de notre stratégie digitale »
La Ligue de football professionnel compte plus de 10 millions de fans en France, qui remplissent les stades tous les week-ends. Une mine d’or qui n’avait encore jamais été pleinement exploitée.
L’objectif du partenariat entre Microsoft et la Ligue ? Construire une meilleure connaissance des fans de foot et leur offrir de nouveaux services, proposer de nouvelles compétences aux clubs et internationaliser la marque Ligue 1. Didier Quillot, Directeur général de la LFP, nous parle des transformations opérées pour propulser le football français dans une nouvelle ère.
Quelles sont les principales activités de la Ligue de football professionnel ?
Didier Quillot : Notre mission est de gérer la Ligue 1 et la Ligue 2, le football professionnel donc, puisque la fédération gère le football amateur et l’équipe de France. Nous avons donc 3 métiers. D’abord nous sommes un organisateur de spectacles, le premier en France, car nous accueillons 11 millions de spectateurs tous les ans dans nos stades. Cela passe par la sécurité, la programmation, l’ordre public… pour 380 matchs de Ligue 1 et 380 matchs de Ligue 2 par an. Le second métier est celui de régulateur, puisque nous contrôlons les budgets et la discipline. Enfin, le troisième métier, celui qui concerne plus spécifiquement ce partenariat avec Microsoft, est le développement, au sens marketing du terme, des marques de nos compétitions. Cela passe par nos droits télé et notre expérience digitale, en France et à l’international.
Quels sont les objectifs de la transformation numérique des Ligues de football ?
Mon objectif depuis 3 ans est de transformer notre institution, qui gérait les compétitions de manière un peu conservatrice, en une entreprise qui les gère en mode business.
La transformation digitale de la Ligue est au service du business de la Ligue. Notre objectif est d’augmenter nos audiences dans les stades et online. Il y a en France 10 millions de fans déclarés. Sur nos sites internet et nos réseaux sociaux, notre reach atteint 10 à 15 millions de personnes. Ils sont plus de 7 millions à nous suivre sur Twitter, Instagram et Facebook. Nous voulons les engager davantage, interagir avec eux, mieux les connaître pour mieux les servir et qu’un cercle vertueux soit créé autour de leur passion qu’est le football. Nous voulons aussi nous adresser à une audience plus internationale, avec des cibles prioritaires comme la Chine, où tout se passe aujourd’hui en termes de football, l’Amérique du sud, car nous avons chez nous énormément de joueurs qui viennent de là-bas et l’Afrique francophone.
Que voulez-vous proposer de plus à vos fans ?
Nous avons choisi la plateforme Microsoft Sports Digital il y a quelques mois et l’implémentons au service de nos compétitions et de nos fans. Mais sur plus de 10 millions, seuls 1 million sont dans nos bases. C’est-à-dire que nous connaissons leurs nom, prénom, adresse email, genre et club de cœur. Nous voulons interagir avec eux et créer une relation d’interdépendance avec eux, pour leur proposer de nouveaux services. Pourquoi pas une marketplace e‑commerce d’équipements sportifs ? Une billetterie en ligne en lien avec les clubs ? Pourquoi pas développer des marketplaces et billetteries directement pour nos clubs ?
Tout ce que nous faisons est au service des clubs. Il y en a 40 au total : 20 clubs de Ligue 1 et 20 clubs de Ligue 2. Tous n’ont pas les mêmes moyens financiers ni la même expertise RH. Ils n’ont pas tous des web-designers, des community managers, des business analysts… Nous avons vocation à mutualiser toutes ces expertises pour les clubs.
Comment allez-vous attirer des nouveaux fans et améliorer les interactions ?
Pour mettre des nouveaux fans en base, il faut les attirer. Et pour cela, il faut produire des contenus en temps réel, notamment des vidéos. En effet, nous avons 130 millions de vues sur notre chaîne Youtube. C’est la deuxième chaîne de sport la plus suivie en France, à égalité avec celle du PSG.
C’est pour cela que nous avons besoin de la plateforme Microsoft. Ensuite, nous voulons mettre en place une stratégie d’embasement basée sur la gamificiation. Leur proposer par exemple, s’ils donnent leurs coordonnées, d’avoir accès à des nouveaux services. On pourrait imaginer des services axés sur une rencontre avec leur joueur préféré, une place pour le match de leur club de cœur, la possibilité d’assister à un entraînement…
Comment les solutions Microsoft peuvent-elles vous aider à améliorer votre connaissance client ?
La plateforme digitale de Microsoft va être la colonne vertébrale de notre stratégie digitale, car elle va piloter le CRM et le data management. C’est absolument central. Adossée à cette plateforme, nous avons une solution vidéo. Je choisis cet exemple car la vidéo est très importante et, au-delà, ça fait partie de nos projets d’avoir une chaîne over the top, en particulier pour le public international.
Nous avons des broadcasteurs nouveaux et historiques en France avec des montants de droits de diffusion très élevés. À l’international par contre, nous avons du retard par rapport à nos concurrents, les ligues européennes. Une façon de rattraper ce retard pourrait être d’augmenter le brand-awareness de la marque L1 et l’exposure de la marque L1 avec une chaîne OTT, comme le fait la Liga espagnole. Pour créer une chaîne OTT, la base est une plateforme vidéo qui va être pluggée avec la plateforme stratégique de Microsoft. Nous allons nous implémenter sur Azure parce qu’on veut une solution scalable et internationale. En plus, Microsoft avait déjà une expérience dans le football avec la Liga espagnole !
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